Tuesday, November 19, 2024

Messieurs, Allez voir ailleurs

 



Le congrès en cours de Québec solidaire (QS) a permis aux délégués solidaires de régler une question qui était demeurée en suspend depuis l’élection partielle de Jean-Talon qui avait suivi la démission de la caquiste Joëlle Boutin en 2023. Les militants solidaires avaient choisi, Olivier Bolduc, afin de porter les couleurs solidaires. décision contestée par les instances nationales de QS. Dans une curieuse lettre. le président du comité de coordination national de QS, Nicolas Châtel-Launay, écrivait: «Bien que le choix soit le vôtre, et à défaut d‘avoir actuellement le pouvoir d’imposer le genre de d’une candidature dans le cadre d’une élection partielle, nous vous encourageons fortement à choisir une femme pour porter les couleurs de Québec solidaire lors de l’élection partielle à venir», écrit. M. Châtel-Launay aux militants de la circonscription Jean-Talon.» (Homme ou femme? Désaccord à QS autour de la future candidature dans Jean-Talon, Radio-Canada, 24 juillet 2023). Les militants solidaires étaient restés sourds à cet appel du pied et c’est Olivier Bolduc qui avait représenté QS à cette partielle. Candidat malheureux, le vainqueur de l’Élection étant le péquistePascal Paradis. 
La solution apportée par QS à ce psychodrame interne, ne surprendra personne.
«Québec solidaire pourra désormais exiger des candidatures féminines lors des élections générales et partielles, et ainsi éviter de nouveaux psychodrames comme celui dans Jean-Talon l’an dernier. QS expliquait vouloir ainsi se rapprocher de la parité dans son caucus, qui compte quatre femmes et huit hommes. Au-delà de la parité, le libellé ouvre la porte à toutes sortes de critères comme une présence minimale des minorités visibles, sexuelles ou de genre.» (Congrès de québec solidaire: Le parti pourra imposer des candidatures féminines, Journal de Montréal, 16 novembre). 
 

 
 
Il faut dès maintenant se faire à l’idée qu’aux prochaines élections générales, QS se présentera sous avec un visage encore plus diversifié. Candidatures féminines et diversifiées; le message est clair seuls ne sont pas bienvenus, les mâles caucasiens «de souche», allez-voir ailleurs messieurs, il n’y a pas de place pour vous ici. Si je m’appelais Gabriel Nadeau-Dubois, je commencerais à plancher sur un plan B. En attendant, les militants solidaires devront , dans leurs circonscriptions, attendre au garde-à vous le doigt sur la couture, les propositions émanant du «national», pour savoir, quel Haroun Bouazzi on leur réserve. Morale: Si vous ne savez pas pour qui votez, nous allons vous aider le faire. Dans la démocratie solidaire et vaguement autoritaire . Avec cette mesure, QS creuse et assume son ornière progressiste et agressivement féministe dont l’horizon économique semble inspiré par un marxisme dépassé. Une démocratie solidaire qui fait passer la diversité avant le mérite et la compétence. Loin de moi, l’idée de croire que le mérite et la compétence doivent nécessairement  s’accompagner de burnes, mais loin de moi aussi l’idée que le mérite et la compétence doivent nécessairement être féminines et «diversifiées».

Saturday, November 16, 2024

Le pédagogue

 



Suite à la déclaration du député solidaire de Maurice Richard, Haroun Bouazzi, qui concluait qu’un climat raciste régnait à l’Assemblée nationale du Quéec, j’ai d’abord cru que le député solidaire souffrait d’un complexe de persécution, comment expliquer autrement que depuis 2022, il accepte de siéger dans cet antre de racistes que serait l’Assemblée nationale.
Lors d’un rassemblement de la FondationClub Avenir au début du mois: «M Bouazzi laisse entendre que l’Assemblée nationale favorise «à tous les jours» l’émergence de discours racistes et discriminatoires envers les minorités religieuses. «Nous voyons malheureusement - et Dieu sait que je vois ça à l’Assemblée nationale tous les jours - la construction de cet Autre. De cet Autre qui est maghrébin, qui est musulman , qui est noir, qui est autochtone et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure» peut-on l’y entendre dire.Selon l’élu solidaire, certains députés et ministres tiennent un double discours sur la question de l’«entrisme religieux»: s’ils n’hésitent pas parler des origines «maghrébines»des employés de l’école Bedford dont le brevet a été suspendu le mois dernier, ils ne font aucune mention des origines des neuf éducatrices du centre de réadaptation Cité-des-Prairies visées par une enquête pour des allégations de «proximité sexuelle» avec des jeunes sous leur supervision. « Est-ce que vous savez de quelle culture ils sont sont ou quelle est leur religion?» a-t-il demandé. «Moi non plus» «Mais ce que je peux vous dire, c’est que ce ne sont ni des Maghrébins  ni des Musulmans, parce que sinon, on serait sûr de [le] savoir» a-t-il ajouté, avant d’être applaudi par le parquet» (Haroun Bouazzi sous le feu des critiques pour avoir accusés des députés de «racisme», Le Devoir, 14 novembre). 
Quel parquet est susceptible d’applaudir de tels propos? La réponse se trouve sur le site de l’organisme devant lequel ses fortes paroles ont été prononcés. Le site de laFondation ClubAvenir nous apprend que : «L’objectif de la Fondation était simple : mettre de l’avant des éléments positifs de la communauté originaire d’Algérie pour rehausser son image au niveau de la société d’accueil et au niveau de la communauté elle-même.» Considérant probablement être en famille et pensant se faire à peu de frais un peu de capital politique, la langue d’Haroun Bouazzi s’est imprudemment déliée.
 

 
 
Ces propos ont fait réagir, d’abord dans son parti: Dans une publication sur X , la députée solidaire Ruba Ghazal a indiqué avoir eu une «bonne discussion»avecM. Bouazzi à ce sujet en matinée. « Gabriel [Nadeau-Dubois] et moi […] lui avons exprimé que ses propos étaient franchement maladroits et exagérés. Aucun élu de Québec solidaire ne pense que les députés québécois sont racistes» a écrit l’élue de Mercier[…]. 
« Marwah Rizqy déplore elle aussi les propos de M. Bouazzi. «Mes deux parents sont marocains. Mon nom vaut 49 points au Scrabble. Je suis presque quotidiennement à lAssemblée nationale du Québec, En aucun temps on ne m’a fait sentir «dangereuse» ou »inférieure » a-t-elle souligné sur X. Nous voilà rassurés, Contrairement à Haroun Bouazzi, Mme Rizqy souffre de libéralisme, mais pas de paranoïa. «Des accusations de racisme envers l’Assemblée nationale et ses parlementaires sont très graves et commandent le plus rand sérieux. Elles doivent être supportées par des faits, sinon quoi, elles mettent un immense discrédit envers l’Institution des institutions. Des explications s’imposent a-t-elle renchéri.
«Malgré le tollé provoqué par ses propos,  le député de Maurice Richard refuse de s’excuser. « Dans l’embarras depuis 24 heures, e député Haroun Bouazzi, de québec solidaire (QS)maintient que les propos qu’ils tenus sur le racisme allégué à l’Assemblée nationale ont été «déformés». Dans une longue entrevue accordée à l’émission montréalaise Tout un matin, sur ICI Première, le représentant de la circonscription de Maurice-Richard au Parlement a réitéré qu’il n’avait «jamais» traité «personne» de «raciste».[…] En entrevue micro de Patrick Masbourian - la seule qu’il s‘était engagé à accorder à ce sujet -, Haroun Bouazzi a expliqué avoir voulu «faire de la pédagogie» et a déploré quels propos aient été mal interprétés. «Je comprends qu’il y toutes sortes de gens qui sont gênés  par le fait que je puisse faire de la pédagogie sur comment on construit l’Autre. (Racisme allégué à l‘Assemblée nationale: Haroun Bouazzi dit faire de la pédagogie», Radio-Canada, 15 novembre). Non content de nous insulter, le député de Maurice Richard, prétend maintenant nous rééduquer et nous montrer comment penser. M. Bouazzi dispose d’une maîtrise en génie informatique, libre à lui de se découvrir une vocation tardive de pédagogue. libre à nous de ne pas l’écouter
Pour l’heure, Haroun Bouazzi s’en tire plutôt bien. Ses propos n’ayant pas été tenu sur le parquet de l’Assemblée nationale, la présidente de l’Assemblée ne peut exiger de lui des excuses. Un suggestion peut-être. Insultés et collectivement par les propos d’Haroun Bouazzi les députés de l’Assemblée peuvent-ils se considérer comme insultés et diffamés personnellement. Si c’est le cas, je ne peux que leur suggérer d’entrer rapidement en contact avec leur avocat et faire parvenir M. Bouazzi des mises en demeure exigeant des excuses publiques de ce dernier. Pas une simple poignée dans les couloirs de l’Assemblée nationale, mais des excuses publiques, avec publication dans un quotidien national (La Presse, Le Devoir, LeJournal de Montréal) ou un périodique circulant dans la circonscription des députés s’estimant insultés. Les frais de publications devant être acquittés par M. Bouazzi.

Thursday, November 14, 2024

Une idée, comme ça

 



L’hiver est de nouveau à nos portes. Pour les sans-abri et les itinérants du Québec, c’est la perspectives d’heures sombres et difficiles et pour certains, peut-être fatales. 
Une idée me traverse l’esprit. Afin de pallier au manque de places en services de garde, le gouvernement Legault a mis en oeuvre la possibilité d’avoir recours à des bâtiments préfabriqués afin d’accueillir les têtes blondes captives des listes d’attente des Centre de la PetiteEnfance (CPE). «Le premier centre de la petite enfance préfabriqué ouvrira ses portes à Saint-Prosper en Beauce, d’ici la fin de l’année. Le CPE Passe-Lacets a signé un premier contrat avec le fabricant RCM modulaire. C’est donc 52 places qui seront crées d’ici la fin de 2024.» (CPE préfabriqués: un établissement sortira bien de terre en 2024, Le Journal de Montréal, 20 juin) L’idée mérite considération. Intéressante pour les bambins québécois, pourquoi ne pas y avoir recours pour répondre à la crise de l’itinérance. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pourrait en prendre l’initiative et confier la construction de ces abris préfabriqués aux entreprises privées qui sont déjà actives dans ce marché. Ces abris ne règleraient évidemment pas la crise du logement qui sévit au Québec. Ils ne viseraient qu’un objectif; celui de fournir un abri pour quelques heures lors des périodes de grand froid à aux hommes et aux femmes en situation d’itinérance. Ces abris seraient chauffés et pourraient compter un nombre variable de lits. Ils pourraient compter des douches et offrir des services afin de favoriser l’hygiène personnelle des itinérants et sans abris qui s’y réfugieraient. 
 

 
 
Afin d’éviter la fonctionnarisation de ce service, l’administration de ces abris devrait être confiée aux responsables des centres accueillant déjà des itinérants. Les abris préfabriqués devenant administrativement des «satellites» des centres d’urgence déjà existants qui accepteraient de les prendre en charge. Ces centres d’urgence pourraient, par exemple, offrir les repas servis dans les abris préfabriqués et, accessoirement, servir de banques alimentaires.

Entre soi

 



«Le débat houleux sur la laïcité dans les écoles et l’aide publique aux écoles privées religieuses m’a amené à me pencher sur la situation dans les garderies. Ce que j’y ai découvert est étonnant» écrit le journaliste Francis Vailles de La Presse.
«Dans la région de Montréal, 36 garderies financées par l’État sélectionnent leurs enfants selon leur appartenance religieuse ou ethnique, selon un relevé minutieux. Ces centres de la petite enfance (CPE) et garderies - subventionnés à plus de 80% par l’État - ont parmi leurs critères l’appartenance à la communauté juive ou encore hellénique, arménienne, algérienne, chinoise ou haïtienne, par exemple. Ils regroupent plus de 2600 enfants.
Il faut le préciser, les critères n’ont pas necésseraiment pour but d’exclure. Et les 36 garderies représentent environ 2% des 134 000 places de la région de Montréal. Tout de même dans certains CPE, surtout de la communauté juive, les critères sont si nombreux et précis qu’ils excluent en pratique tout enfant venant d’une autre communauté
Par exemple, quelques CPE préfèrent les enfants qui parlent yiddish et l’un considère ceux recommandés par le Grand Rabbinat du Québec. Plusieurs sont près d’écoles privées subventionnées juives, notamment orthodoxes, et ils donnent la priorité aux familles des enfants qui la fréquentent, entre autres. Autres exemples: une garderie compte parmi ses critères le fait d’être membre d’une association islamique: une autre précise que les jeunes fidèles de l’église catholique italienne elle loge pourraient être privilégiés dans la liste.[…] Sur les 36 établissements, 21 sont liés à la communauté juive. […]Selon notre recension, en plus des 36 CPE ou garderies subventionnées, 11 garderies non subventionnées ont aussi parmi leurs critères l’origine ethnique ou religieuse. Parmi ces 11, sept sont d’allégeance juive, deux islamiques et deux arméniennes. Au total, ces garderies comptent près de 600 places. (Des enfants favorisés sur la base derrières ethniques, La Presse, 12 novembre)
 

 

Ces informations, nous offrent un réjouissant pied de nez au vivre ensemble que l’on ne cesse de nous seriner depuis de lunes; les gens ne veulent pas «vivre ensemble», ils veulent vivre entre eux et conserver ici, langue, religion et traditions. C’est naturellement et spontanément que ces gens entendent préserver et transmettre leur identité. À nous de faire de même!

Monday, November 11, 2024

Cap sur les récifs



Le Congrès des membres du Parti libéral du Québec (PLQ) qui se tient au cours de week end à Lévis a fourni aux militants libéraux et aux aspirants à la direction du PLQ une occasion d’échanger poignées de main et surtout de mieux faire connaître leurs idées. Il appert malheureusement que les idées de ces aspirants-chefs ne brillent guère par leur nouveauté. 
Pire, mises en application elles ramèneraient le Québec en arrière.
À tout seigneur, tout honneur, laissons d’abord la parole au sieur Coderre. Pas d’ambiguïté pour l’ancien ministre fédérat; «On devrait scrapper [la loi 96]» a lancé dimanche, catégorique, Denis Coderre, au sujet de la législation caquiste qui a renforcé la Charte de la langue française en imposant notamment le gel des inscriptions dans les cégeps anglophones.»




« Le candidat Frédéric Beauchemin est du même avis que l’ex-maire de Montréal. Comme père de famille, il déplore que le gouvernementLegault ait limité l’accès des francophones à l’établissement collégial de leur choix. « En tant que parent, ce que j’aurais souhaité pour mes enfants, c’est de les envoyer au cégep de leur choix pour qu’ils puissent aller dans l’université de leur choix.(en clair, Dawson, aujourd’hui, McGill, demain, NDA), S’ils veulent aller dans une université anglophone parce qu’ils veulent avoir une carrière internationale ou une carrière basée à Montréal avec des clients à l’international, parler anglais, c’est une bonne affaire pour eux autres» a illustré Le député de Marguerite-Bourgeoys (Elvis Gratton, sort de ce corps, NDA, pour Frédéric Beauchemin, l’École des hautes études commerciales(HEC) n’est pas digne d’accueillir ses enfants, NDA). Selon lui, retirer cette disposition de la Charte de la langue française ne va pas contribuer à affaiblir notre langue commune.
Autre prétendant au trône libéral, l’ex-ministre fédérat Pablo Rodriguez projette aussi de mettre fin au gel des inscriptions dans les collèges de langue anglaises. Enfant de la loi 101, il tient à la Charte de la langue française[…]. Mais il estime que la disposition récemment ajoutée qui force les immigrants installés au Québec depuis plus de six mois à recevoir des communications de l’État exclusivement en français ne tient pas la route.» (Chefferie PLQ: un gouvernement libéral va assouplir la Charte de la langue française, Journal de Montréal, 10 novembre). 
 
Frédéric Beauchemin (une légende semblait nécessaire)

 
 
Un assouplissement qui ne peut que réjouir les militants anglophones du PLQ qui demandaient des services de santé bilingues partout au Québec. «Dans une résolution régionale, les militants de Montréal-Ouest proposent d’ailleurs qu’un gouvernement libéral préconise des politiques qui protègent les droits des anglophones de recevoir des services de santé danseur langue »sans obstacles ni retards »Que le PlQ s’engage à garantir l’accès aux services de santé en anglais partout au Québec, en veillant à ce que les mesures nécessaires soient prises pour aider les établissements de santé, le personnel et les patients à accéder à des services bilingues , le cas échéant» précise le texte qui sera soumis au vote. L’association libérale rappelle que les communautés d’expression anglaise de certaines régions du Québec ont exprimé des préoccupations quant à la disponibilité et l’accessibilité des services de santé en anglais. Cet été, une directive du gouvernement Legault en lien avec la modernisation de la loi 101 avait semé l’émoi chez certains anglophones qui voyaient une manière de limiter leur accès aux soins de santé dans leur langue . La CAQ a dû publier une mise au point en septembre pour calmer le jeu.»(Congrès duPLQ: Les militants veulent des services bilingues garantis partout au Québec, Journal de Québec, 7 novembre) Ce congrès des membres du PLQ pouvait s’avérer être une belle occasion de renouer avec l’électorat francophone. En laissant quelques militants anglophones exaltés de l’Ouest de l’île de Montréal tenir la barre de leur parti,  les membres du PLQ acceptent que leur parti fasse cap vers les récifs d’une autre défaite électorale, cinglante probablement comme celle de 2022. Je ne peux que le souhaiter et voir le capitaine du PLQ, à ce moment, qu’il s’agisse de Denis Coderre, Pablo Rodriguez ou Frédéric Beauchemin. faire naufrage avec le navire libéral.

Friday, November 8, 2024

Faites comme chez-vous

 



Sur fonds de tensions diplomatiques Inde-Canada, Tensions qui ne se limitent plus aux seules chancelleries, mais sont maintenant descendues dans les rues canadiennes. 
 

 
 
«Des manifestations violentes opposant hindous et sikhs dans la région de Peel, en banlieue de Toronto, soulèvent des questions sur l’émergence de la violence inter ethnique et religieuse et la menace d’ingérence étrangère. Dimanche, une manifestation pro-Kalistan devant une temple hindou de Brampton a dégénéré. Des manifestants et des contre-manifestants se sont battus à coups de poing et de bâton. D’autres affrontements ont été signalés plus tard dans la journée dans la ville voisine de Missisauga»(Affrontements entre sikhs et hindous: «la peur, la colère et les tensions»augmentent, Radio-Canada, 7 novembre)
Ces affrontements sur un problème trouvant ses origines à des milliers de kilomètres du Canada n’ont pas raison d’être ici. Ils peuvent malheureusement exister dans le Canada multiculturel de 2024. Pourquoi nos compatriotes hindous et sihks se géneraient-ils de faire comme chez eux et de s’expliquer à coups de poing et de bâtons «Le député du Parti libéral du Canada, Chandra Arya,(lui-même, d’origine hindoue, NDA) a exprimé son mécontentement sur la même plateforme (i.e., il s’agit de la plateforme X, NDA): «L’attaque des Khalistanis contre les fidèles hindous-canadiens dans les locaux du temple Hindu Sabha à Brampton montre à quel point l’extrémisme violent khalistan est devenu profond et effronté au Canada […] Comme je le dis depuis longtemps, les Canadiens d’origine hindoue, pour la sécurité de notre communauté, doivent se mobiliser et faire valoir leurs droits et demander des comptes aux politiciens» a-t-il affirmé.» (L’Inde condamne des violences «délibérées» contre un temple hindou près de Toronto. Le Devoir, 4 novembre).L’organisation Sikhs for Justice a un tout autre point de vue sur la question: «L’organisation Sikhs for Justice a allégué que des nationalistes hindous avaient provoqué les combats et a affirmé que des responsables indiens utilisaient la visite de sites religieux pour trouver des informateurs afin de cibler les séparatistes sikhs. […](Trois personnes accusées après des violences autour d’un temple hindou en Ontario, L’actualité, décembre 2024).
Il n’y a pas lieu de se surprendre de cette éruption de violences à Brampton: «La ville de Brampton est un carrefour majeur de la diversité sud-asiatique au Canada avec plus de 380 000 résidents (soit environ 58% de sa population de 650 165) ayant des origines dans le sous-continent indien, selon le recensement de 2021 de Statistiques Canada, quelques 25% de cette ville en banlieue nord de Toronto est de confession sikh et 18%est de confession hindoue, toujours selon le recensement.»(Relations Inde-Canada: une manifestation tourne au vinaigre à Brampton, Radio-Canada, 3 novembre). 
 

 
 
Devant de telles données, que dire, sinon que ces Sikhs et ces Hindous ne font pas comme s’ils étaient chez eux, ils sont chez eux.

Wednesday, November 6, 2024

Qui contrôle?

 



Question qu’il convient de se poser suite à la publication nouveau guide sur l’antisémitisme par le gouvernement canadien. Comment critiquer l’État d’Israël sans basculer dans l’anti sémitisme; exercice périlleux tant il est difficile de faire la distinction entre les Juifs et l’entité sioniste (i.e. l’État d’Israël). L’exercice risque de devenir encore plus périlleux avec la publication du nouveau guide sur l’antisémitisme par le gouvernement canadien.
« Le manuel d’une cinquantaine de pages s’appuie sur la définition pratique de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) - Une définition qui, selon plusieurs, confondrait l’antisémitisme et la critique de l’État d’Israël. Cette définition, qui regroupe plusieurs exemples de forme d’antisémitisme, inclut notamment le principe controversé du «traitement inégalitaire de l’État d’Israël».Selon ce principe, les critiques formulées à l’encontre d’Israël «qui différent de celles faites à l’encontre de tout autre pays […] pourraient être antisémites parce qu’elles sont discriminatoires».pour éviter de tomber dans l’anti sémitisme , il faut plutôt «critiquer Israël comme on critiquerait tout autre État» «Cela établit une limite selon laquelle certaines critiques envers Israël sont acceptables, mais introduit ensuite une zone floue, ou ces critiques pourraient être perçues comme injustes et discriminatoires», déplore Michael Buecert, le vice-président de Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) en entrevue avec Le Devoir. Le guide précise que le traitement inégalitaire vis-à-vis d’Israël se traduit souvent par des «critiques disproportionnées, parfois obsessives, à l’endroit d’Israël par rapport d’autres pays». «Israël est le seul pays qui maintient une occupation illégale depuis 56 et le seul pays qui se livre actuellement à des actions génocidaires au Moyen Orient. (nous ne l’aurions pas dit autrement) Comment peut-on le critiquer de la même manière que l’on critique d’autres pays?» demande-t-il.
 

 
S’opposer à l’idéologie du sionisme, la croyance selon laquelle le peuple juif a droit à l’autodétermination en terre d’Israël, est aussi un acte antisémite, selon le guide. L’envoyée spéciale canadienne pour la préservation de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme, Deborah Lyons, rejette le fait que le nouveau guide soit une atteinte à la liberté d’expression. En entrevue avec Le Devoir , elle indique que le document constitue simplement une ressource «pédagogique» pour les Canadiens. « Je pense que ce sentiment extrême selon lequel cela va limiter la liberté d’expression est une réaction qui n’est vraiment pas basée sur une compréhension globale de la définition», estime -t-elle. Selon le gouvernement, le nouveau guide aura pour objectif de fournir des «recommandations pratiques»aux acteurs de divers domaines, tels les établissements scolaires, les milieux de travail et le système judiciaire. […]Il y a tout lieu de croire que dans le système judiciaire particulier, le guide sur l’antisémitisme ne perde rapidement son caractère de «ressource pédagogique» pour ce transformer en référence contraignante pour les magistrats siégeant dans les cours canadiennes afin d’éradiquer l’antisémitisme du Canada et de dompter définitivement les «mauvais sujets» remettant en cause les vertus de l’entité sioniste et de la «communauté élue». En plus de demander le retrait du document , le CJPMO réclame également le départ de Deborah Lyons à titre d’envoyée spéciale du Canada pour la préservation de la mémoire de l’Holocauste étal lutte contre l’antisémitisme. Cette dernière a été nommée par le premier ministre Justin Trudeau à l’automne 2023 pour un mandat de deux ans. En juin, le CJMPO publiait un rapport dans lequel il accusait Mme Lyons de diffuser «des affirmations fausses et malveillantes sur les militants propalestiniens»[…]Appelée à réagir , Deborah Lyons répond que «n’importe qui dans ce rôle ferait l’objet de critiques» et que son devoir est de défendre less intérêts de la communauté juive.»(Un nouveau guide canadien sur l’antisémitisme sème la controverse, Le Devoir, 4 novembre). La compréhension de son rôle par Mme Lyons a été résumée , il y a plus de deux siècles par Voltaire; ce dernier écrivait en effet: «Vous voulez savoir qui vous contrôle, regardez qui vous n’êtes pas autorisé à critiquer.» Nous savons maintenant qui nous ne pouvons critiquer , cela signifie-t-il que nous savons qui nous contrôle? Posez la question, c’est y répondre. Cependant, en posant la question est-ce que nous n’entrons nous pas justement dans le champ magnétique du guide sur l’antisémitisme?