Il y a une maxime américain que j’aime bien: If it ain’t broken, don’t fix it, Ce qui pourrait se traduire sommairement par ne changer que ce qui fonctionne mal,
Cette
maxime m’est immédiatement à l’esprit en prenant connaissance du plus
récent projet concocté par quelques grands esprits montréalais. «Après
New York, Londres et àBarcelone, Montréal se dote désormais d’une carte
interactive célébrant la femme dans les 68 stations du métro qui portent
à l’occasion le nom de femmes ou de duo de femmes ayant marqué
l’histoire de la métropole québécoise. L’initiative revient à la
chercheuse et autrice Chantal Ringuet, en cocréation avec l’Université
de Montréal et en partenariat avec la société de transport de Montréal
(STM) et vise à transformer l’imaginaire du public sur la ville dans une
perspective féministe et inclusive. La rencontre des mots «féministe
et inclusive» a en partant de quoi nous inquiéter («Montréal, ville de
femmes» :une carte interactive pour célébrer la femme dans le métro, Journal de Montréal,
7 mars). Je ne balaie pas du revers de la main, l’idée de donner à des
stations du métro de Montréal, Jeanne Mance et Marguerite Bourgeoys sont
indubitablement dignes d’un tel hommage.
Il
ne faut pas pratiquer un machisme incontrôlé et gratter longtemps pour
déceler sous ce féminisme «inclusif» un incontestable parfum de cancel culture. Cet aggiornamento woke
conduirait à la disparition de figures importantes de notre histoire.
J’en veux pour preuve le fait de rebaptiser Le terminus nord de la ligne
bleue devrait être connue sous le station Thérèse-Casgrain (exit
Henri-Bourassa) et de rebaptiser la station qui se trouve au pied de
l’Université de Montréal,Dominique Fortier (romancière et traductrice
québécoise), faisant disparaître le nom d’Édouard-Monpetit Pour sa part
la station qui assure les correspondance entre les lignes bleue et verte
perdra son nom de Lionel Groulx afin de devenir la station Daisy
Peterson (la soeur du pianiste de jazz, Oscar Peterson). De même,
Jean-Talon passerait lui aussi à la moulinette «féministe et inclusive»,
la station Jean-Talon étant appelée à devenir la station Lassa de Sela
(une chanteuse américano mexicaine). Même le père du métro de Montréal,
Jean Drapeau n’échappe pas à la médecine «féministe et inclusive» de
Madame Ringuet et de ses complices de l’Université de Montréal et de la
STM, il lui faudra céder sa place à la danseuse et chorégraphe Louise
Lecavalier (figure emblématique entre autre de la troupe de danse Lala Human steps).
Toutes les proposition de Mme Ringuet ne sont pas aussi détestables que celle de cette vielle communiste de Léa Roback.
Certaines propositions peuvent même apparaître comme sympathiques, les auditeurs qui se souviennent avec plaisir de Fanfreluche
ne seront pas malheureux d’utiliser la station Kim Yarochevkaya. Les
usagers de la station Longueuil (terminus de la ligne jaune) devront eux
se faire à l’idée d’utiliser la station Kim Thuy. Une telle initiative
ne pouvait manquer de susciter des réactions; la chroniqueuse du Journal de Montréal,
Sophie Durocher considère que l’oubli des noms de PaulineMarois comme
première première ministre du Québec et Janette Bertrand «journaliste et
comédienne très admirée par des générations de femmes» sont des «oublis
monumentaux»(Pauline Marois et Janette Bertrand oubliées de la carte du
métro rebaptisée pour les femmes:«c’est une forme de gifle, déplore
Sophie Durocher, Journal de Montréal, 7 mars). ne faisant pas partie du fan club
de Janette Bertrand. Je laisse Sophie Durocher aux bons soins de
Richard Martineau. Me Durocher devrait survivre à cette gifle. Si
Pauline Marois et Janette Bertrand ne semblent pas satisfaire les
exigences «féministes et inclusives» de Mme Ringuet; je lui propose deux
noms qui eux devraient satisfaire ces exigences «féministes et
inclusives» puisqu’ils y ajoutent celui de l’intersectionnalité, je
pense à deux artistes, femmes et LBGTiQ, Clémence Desrochers et Rose
Ouellette (La Poune), il faut être woke ou ne pas l’être. Deux
stations ou, si elles doivent voir le jour, séviront comme dans le reste
du réseau, itinérants, agressions et incivilités.