Le ministère de l’Éducation a dévoilé vendredi le plan d’action relatif l’école Bedford, plan d’action rédigé par Jean-Pierre Aubin (ancien directeur général de la Commission scolaire de Laval) et Malika Habel (ancienne directrice générale du Collège de Maisonneuve) afin de ramener l’établissement dans le droit chemin. Un rapport dévastateur publié en octobre dernier faisait état d’un climat toxique imposé par une clique d’enseignants à l’école Bedford qualifié de «clan dominant». Décrit dans le rapport comme étant «surtout composé d’enseignants d’origine maghrébine», faisait notamment régner un climat d’intimidation envers les autres enseignants et les élèves (voir ce blogue, L’éléphant dans la pièce, 14 octobre 2024, La laïcité et son ministre, 17 octobre 2024). Le plan d’action conclut que «Les enseignants québécois devrait être évalués aux deux ans par la direction d’école en présence, au besoin, d’un expert indépendant. La proposition des accompagnateurs nommés l’automne dernier pour faire la lumière sur la situation à l’école Bedford risque de faire réagir dans le monde l’éducation.» (Évaluation aux deux ans pour tous les enseignants du Québec suggère un rapport, La Presse, 14 février). «En plus de proposer des actions ciblées pour l’École Bedford uniquement, ils vont beaucoup plus loin, allant jusqu’à recommander des changements à la Loi sur l’instruction publique.» «Des changements législatifs permettraient de mettre en oeuvre des actions structurantes de plus grande ampleur pour régler certains problèmes mis à jour à l’école Bedford, mais qui pourraient se retrouver dans bien d’autres écoles, que ce soit aujourd’hui ou dans le futur» soulignent ensuite les accompagnateurs. Parmi ces changements: l’obligation pour les directions d’école d’évaluer aux deux ans leurs enseignants , et ce en présence d’un expert indépendant au besoin. Une telle mesure introduirait selon eux une «imputabilité, tant chez les directions d’école que chez les enseignants». Ils recommandent également d’inclure dans la Loi sur l’Instruction publique»un article qui interdit «toute manifestation activité d’ordre religieux dans l’école, que ce soit pendant ou après les heures de classe». Y intégrer l’obligation de parler français dans tous les espaces pouvant être fréquentés par des élèves devrait aussi être considéré selon eux.»[…]Le président de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Richard Bergevin déplore que le plan d’action généralise «une situation pointue» à l’ensemble du Québec. «Le rapport ratisse beaucoup trop large par rapport à son mandat qui était d’évaluer ce qui s’était passé à Bedford», estime -t-il.»
Il n’y a pas que dans les milieux de l’éducation que le rapport des «accompagnateurs» soulèvera des question.
Première question, pourquoi ce sursis de deux ans avant d’évaluer ou de réévaluer les enseignants du Québec? Deux ans, cela laisse bien du temps pour faire du prosélytisme religieux. Le président de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) a bien raison de souligner le caractère top large du rapport. Le rapport astreindra enseignants et directions d’école à ces évaluations aux deux ans pour éviter la répétition de la situation vécue à l’école Bedford, nous avons là un bel exemple de «culpabilité collective».
Plutôt que d’évaluer aux deux ans, si les directions d’école évaluait trimestriellement ou semestriellement la maîtrise par les étudiants des éléments du programme de base préconisé par le ministère de l’Éducation. Les enseignants des groupes d’étudiants ne maitrisant pas ou ignorant ces éléments devraient s’expliquer devant la direction d’école. Pour l’instant, et en attendant de voir un jour le couperet tombé sur d’éventuels nouveaux «clans dominants», le rapport qui «à la québécoise» se refuse à nommer la bête, suinte la rectitude politique et la bienpensance. Vous voulez un rapport qui ne secoue pas les colonnes du temple, confiez la rédaction de ce rapport à des «accompagnateurs» ayant fait carrière dans le sérail comme M. Aubin et Madame Habel, ils sauront comment pondre un rapport «compatible» avec les attentes du système.
Au moment du dépôt du rapport, Bernard Drainville parlait de «mesures fortes». Puisqu’il faut parler de «mesures fortes», retournons à la source de toutes cette histoire. Retour donc à l’école Bedford; La Presse nous apprenaient, le 17 février que les enseignants du «clan dominant» ont fait l’objet de «mesures fortes». «Le centre de service scolaire de Montréal (CSSDM) confirme que les enseignants suspendus administrativement avec traitement pour la durée des comités d’enquête sont toujours rémunérés puisque le processus n’est pas encore terminé». (Les 11 enseignants suspendus pourraient être payés encore longtemps, La Presse, 17 février). Ces 11 enseignants «maghrébins» sont suspendus depuis la mi-octobre. Voilà quatre mois que ces enseignants doivent être morts de rire confortablement installés sur leurs tapis de prières à la maison. Rien pour s’étonner, tout cela est tellement québécois, crainte de nommer le véritable responsable de tout ce gâchis, crainte de prendre de vraies «mesures fortes» (allant jusqu’au congédiement).
Chers lecteurs de ce blogue, est-ce que l’un d’entre vous a entendu prononcer le mot dhimmitude?
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