Tuesday, January 30, 2024

La mouche et le marteau

 



Je résume ainsi les conclusions de la décision de la Cour fédérale sur le recours à la Loi sur les mesures d’urgence(LMU) afin de mettre un terme au «convoi de la liberté». «Le recours historique à la Loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin au «convoi de la liberté» 2022 n’était pas justifié et contrevenait à la Charte canadienne des droits et libertés, selon un jugement rendu mardi par la Cour fédérale. Le gouvernement a déjà indiqué qu’il porterait la décision en appel.» (Le recours à la loi sur les mesures d’urgence injustifié, tranche la Cour fédérale, La Presse, 23 janvier). «Ce doit être une mesure de dernier recours pour le gouvernement», estime l’avocate Ewa Krajewska, qui a plaidé pour l’Association canadiennes lieras civiles das cette cause. L’organisme fait partielles groupes qu’avaient contesté le recours à cette loi d’exception en février 2022. «Ce n’est pas quelque chose qu’on invoque parce que c’est plus pratique, plus facile ou plus rapide, ajoute-t-elle. Il faut qu’il y ait une preuve objective que c’est une crise nationale qui menace la sécurité du Canada.» Pour ma part, pas plus aujourd’hui qu’à l’hiver 2022, je ne considère que le «convoi de la liberté» ne menaçait les institutions démocratiques canadiennes. En fait de quoi se sont rendus coupables les camionneurs du «convoi de la liberté». Appelons à l’aide, le toujours subtil Richard Martineau: «Donc, si je comprend bien la décision une de la Cour fédérale qui a déclaré illégale l’utilisation de la Loi sur les mesures d’urgence à l’hiver 2022, paralyser centre-ville d’une capitale pendant des semaines avec des centaines de poids lourds. empêcher des citoyens de dormir, bloquer l’accès à des commerces et installer un bain-tourbillon au beau milieu d’une rue.» Ce sont des façons tout à fait acceptables de manifester son mécontentement contre le gouvernement.» (Liberté et libaaaaarté, Journal de Montréal, 25 janvier). Je ne savais pas Richard Martineau aussi soucieux du  sommeil des Ottaviens.
 

 
 
Poursuivant sur sa lancée, il écrit: «Je ne savais pas que le droit de bloquer le centre-ville d’une capitale pendant trois semaines était protégé par la Charte canadienne des droits et libertés. Ce sont les groupes de crinqués qui doivent être contents! Puis grattant les fonds de tiroir de ses dictionnaires de citations; il conclut en nous servant une citation: «Comme disait l’humoriste français Guy Bedos: «La liberté s’use si on ne s’en sert pas». Curieuse citation et curieuse conclusion compte tenu du propos de la chronique de M. Martineau. Les «crinqués» qu’il vilipendent  et  dénoncent  ont justement eu recours à cette liberté; notamment aux libertés d’association et de manifestation. Voilà les libertés canadiennes ne s’useront pas car quelques centaines de «crinqués» ont eu le courage de défier le gouvernement Trudeau. Qu’ils en soient remerciés. Comme si le papier de Richard Martineau ne suffisait, Le Journal de Montréal fait appel à Josée Legault pour reprendre la leçon: «D’immenses camions klaxonnaient 24\7. Le niveau de décibels était tel que des citoyens ne pouvaient plus dormir. Plusieurs se faisait harceler verbalement et physiquement par des occupants. Des journalistes étaient menacés et bousculés en ondes (Justin Trudeau a eu raison d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence , Le Journal de Montréal, 26 janvier) (le seul souvenir que j’ai conservé d’un journaliste «menacé ou bousculé en ondes» est celui du «journaliste» de TVA Yves Poirier se faisant «écarté» des camions du «convoi de la liberté» en raison de sa couverture malhonnête de l’événement L’un des manifestants ayant «écarté» Yves Poirier du convoi a, à ce moment, traité Yves Poirier d’un très juste et très mérité «vidange» .  Oubliez les décibels: les vrais motifs de La Legault n’ont rien à voir avec les klaxons des camions du «convoi de la liberté». Pour Josée Legault, le recours à la LMU était justifié car: «Exigeant la destitution de Justin Trudeau et la levée des mesures sanitaires, les occupants composés en large partie de complotistes arboraient aussi des drapeaux néo nazis (UN drapeau nazi a été aperçu à Ottawa, NDA), des symboles suprémacistes blancs américains (Que La femme Legault semble manifestement en peine de nommer, pour le bénéfice des lecteurs de ce blogue; ce symbole suprémaciste blanc est un drapeau confédéré, NDA) et une horde de banderoles «Fuck Trudeau» et «Fuck Legault» (Quelqu’un aurait-il l’obligeance de dire que ces banderoles «Fuck Legault» visaient à ce moment François Legault et non pas la personne de Mme Josée Legault. Encore qu’après avoir lu la chronique de Josée Legault, je me prends à penser que l’une de ces banderoles lui était peut-être destinée après tout, NDA) Pire, «L’organisation du convoi était d’ailleurs financée en partie par l’extrême droite américaine.». 
 

 
 
Laissons Richard Martineau et Josée Legault a leurs klaxons pour nous tourner vers leur collègues chroniqueur, Mathieu Bock-Côté (MBC) qui démontre plus de cervelle socio-politique que ses deux collègues ensemble. Replaçant  toute l‘équipée du «convoi de la liberté» dans son contexte, c’est fort à propos qu’il écrit: «Le jugement de la Cour fédérale, qui vient invalider l’utilisation de la Loi des mesures d’urgence au moment de la révolte ses camionneurs d’Ottawa nous oblige à revenir sur la pandémie. Je ne suis pas de ceux qui blâment nos gouvernements d’avoir d’abord misé sur des mesures fortes , tellement nous semblions au bord du cataclysme. […] Nous aurions pu alors prendre des mesures plus ciblées, mieux orientées. Nous avons fait le choix contraire: le système poussait à toujours plus de confinement. Le moindre petit bout de société encore ouvert devait être fermé. Nous sommes alors passés du confinement au « confinisme », avec couvre-feu, passeports sanitaires et compagnie. J’ajoute, et c’est probablement l’épisode le plus grave, que nous avons collectivement basculé dans un appel troublant à la délation de nos voisins. C’était le triomphe des écornifleurs. Quand à ceux qui critiquaient les mesures , ils se firent coller une étiquette infamante : complotistes. Je ne dis pas qu’il n’y avait pas de vrais complotistes chez les adversaires les plus résolus des mesures sanitaires. Je dis qu’il suffisait de critiquer les mesures gouvernementales pour se faire traiter de complotiste. C’est arrivé avec le convoi des camionneurs. Encore une fois, on trouvait assurément des têtes brûlées chez eux. Mais on trouvait aussi beaucoup de gens exprimant brutalement leur ras-le-bol devant l’autoritarisme sanitaire.» ( La pandémie nous hante encore, Le Journal de Montréal, 24 janvier,) La Loi sur les mesures d’urgence c’est le marteau destiné à écraser la mouche de «ces gens exprimant brutalement leur ras-de bol devant l’autoritarisme sanitaire». Je ne partage pas l’opinion de MBC, ne voyant nulle brutalité dans la réaction des camionneurs à l’autoritarisme sanitaire. Nulle dégradation du mobilier urbain ottavien, nulle tentative de pénétrer de force dans un édifice public (fédéral, provincial ou municipal) comme lors de l’émeute du Capitole du 6 janvier 2021. Une émeute de la Coupe Stanley à Montréal est plus dévastatrice que le «convoi de la liberté».Faudrait-il interdire les séries éliminatoires de la Coupe Stanley?
Au terme de ces quelques lignes, le lecteur pourra se demander ou je loge; j’approuve le jugement de la Cour fédérale et souhaite que la Cour Suprême le maintienne et profite de l’occasion qui lui est donnée de préciser les paramètres de recours à la Loi sur les mesures d’urgence, dans un esprit favorable à la protection des droits et libertés fondamentales des Canadiens et que la LMU ne serve plus de marteau pour écraser des mouches. Crainte justifiée si l’on veut se souvenir que la grande soeur de la LMU, la Loi sur les mesures de guerre fut utilisée contre le mouvement nationaliste québécois. 
Pour ce qui est des complotistes, je vous laisse sur une déclaration de l’ancien premier ministre français Laurent Fabius qui disait voilà déjà quelques années en ayant le Front national en tête: «L’extrême droite, ce sont de fausses réponses à de vraies questions.» Je paraphrase à peine en écrivant: «Le complotisme, ce sont de fausses réponses à de vraies questions»

Thursday, January 25, 2024

Déshabiller Pierre pour habiller Paul

 



Il semble que nous en soyons là, « Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec a reçu plus de demandes d’aide financière de dernier recours au début de 2024 par rapport à la même période de l’année précédente. Une augmentation 30,5% attribuable surtout à l’arrivée de demandeurs d’asile. (Les demandeurs d’asile de plus en plus nombreux à recourir à l’aide sociale Québec, Radio-Canada, 19janvier)
Dernière conséquence pour l’heure , de l’incurie et de l’aveuglement volontaire du gouvernement Trudeau sur la question de l’immigration. Les médias écrits et électroniques ont fait un large écho aux problèmes de logement suscités par l’arrivée massive des demandeurs d’asile. «Du 22 mars au 21 novembre 2023, le MESS a effectivement recensé 80 151 demandes d’aide financière de dernier recours comparativement à 72 221 pour la même période en 2022.Cette augmentation nombre de ménages prestataires de l’aide sociale, d’environ 11%, est la plus élevée enregistrée en 25 ans.La moyenne mensuelle de prestataires demandeurs d’asile, quant à elle, a plus que doublé d’une année à l’autre, passât de19455 adultes en 2022 à un peu plus de 40 000 en 2023. Le phénomène était autrefois associé au grand nombre de passages au Chemin Roxham, mais sa fermeture pas eu l’effet escompté.»
Les demandeurs d’asile ne se sont pas laissés démontés par la fermeture duChemin Roxham, ils arrivent désormais au pays à Montréal Trudeau. Les demandeurs d’asile et leurs passeurs sont décidément des gens plein de ressources.
 

 
 
Nul besoin de boules de cristal pour prévoir les conséquences de cet afflux de demandeurs d’asile aide cette hausse des demandes d’aide de derniers recours au MESS.
Nous savons déjà que les Canadiens et es Québécois font face à une pénurie criante de logements. Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre les effets qu’aura l’arrivée de ces milliers de demandeurs d’asile sur nos système de santé et d’éducation et nos infrastructures; il est à souhaiter que Sonia Lebel et les négociateurs syndicaux du Front commun aient songé à intégrer cette donnée dans leurs échanges.
Autre conséquence prévisible l’arrivée de ces milliers de demandeurs d’asile; ou le Paul assisté social que l’on aura généreusement et imprudemment déshabillé pour le plus grand profit du Pierre demandeur d’asile se retrouvera-t-il quand la bise sera venue.
Ces Pauls iront-ils rejoindre les Pauls déjà condamné à l’itinérance par la crise du logement qui sévit au Canada et auQuébec.? Rejoignant les Pauls forcés de s’adonner au tourisme urbain dans des campements de fortune érigés dans les parcs de nos villes. Rejoignant aussi les Pauls condamnés à faire le siège des banques alimentaires. 
Charité bien ordonnée commence par soi; pour nos Pauls que Pierre demeure chez lui, nous ne en porterons que mieux.

Wednesday, January 17, 2024

L’Illusioniste

 



Dans sa petite enfance , Jean-François Roberge, a-t-il passé trop d’heures devant le petit écran à suivre les aventures de Michel le magicien (le comédien Michel Cailloux)?. À moins, qu’à l’adolescence il n’ait abusé de la poudre de Perlin pinpin? Il faut le croire au vu de sa dernière proposition. Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, a précisé vendredi la portée de la loi 14 sur le français (anciennement le projet de loi 96) adoptée en 2022 et qui prévoit que «le français doit figurer de façon nettement prédominante» dans l’affichage public visible de l’extérieur d’un local.» (Le français devra occuper les deux tiers des façades et des vitrines, La Presse, 12 janvier). «Par voie réglementaire, Québec précise désormais que «nettement prédominante» signifie les deux tiers d’une vitrine.[…] Concrètement, une entreprise dont la marque de commerce est dans une autre langue que le français pourrait ajouter des descriptifs , un slogan ou d’autres informations dans la langue de Molière, pour s’assurer de respecter la loi. Par exemple cafés Second Cup n’auraient pas à devenir des «deuxièmes tasses», explique-t-on. Ils pourraient toutefois préciser qu’ils vendent des viennoiseries, du thé et d’autres produits afin que l’affichage en français occupe les deux tiers de la vitrine.» 
 

 
 
Résultat de l’initiative de Jean-François Roberge , les «Second Cup» du Québec ne disparaîtront pas des rues du Québec, ce qui aurait dû être l’objectif du ministre. L’exemple retenu probablement à dessein par le journaliste (Hugo Pilon-Larose) est un peu gros; en lieu et place des «deuxièmes tasses» qu’il évoque, il me vient à l’esprit, sans plus ample réflexion, «deuxième service».
Dans les faits, Jean-François Roberge doit se réjouir de son initiative et y voir la matérialisation du nationalisme de la Coalition avenir Québec (CAQ) Dans les faits l’initiative de Jean-François Roberge n’est qu’une initiative à la porté limitée, une initiative fondamentalement cosmétique. 
 

 
 
Il y a fort à parier que le personnel de ces entreprises affichant de façon «nettement prédominante» en français, continuera de nous accueillir avec des Bonjour-Hi.
Jean-François Roberge serait probablement bien en peine de vous expliquer comment l’ajout de descriptifs en français aux vitrines des boutiques nos villes freinera le déclin du français au Québec. En quoi l’ajout de descriptifs français à la boutique Urban Outfitters dont la photo illustre l’article de La Presse contrera-t-il la louisinisation du Québec redoutée par François Legault? Si nous suivons la logique de la proposition Roberge, la vitrine de cette boutique Urban Outfitters devrait désormais indiquer que la boutique offre des vêtements tendance (pour ce que cela peut vouloir dire) et des vêtements de denim. Le Québec français est sauvé. 
Difficile de pas voir dans cet essai de prestidigitation; une bien timide, et bien maladroite, une réaction de la CAQ à la remontée du Parti Québécois au cours des derniers mois; réaction improvisée qui ne saurait convaincre les nationalistes!

Saturday, January 13, 2024

Le cheval de retour

 



Il n’y a pas d’autre terme qui convienne pour qualifier Denis Coderre. L’homme collectionne les ex (ex-député fédéral de la circonscription montréalaise de Bourassa, ex-ministre ministre fédéral de l’immigration, ex-maire de Montréal (deux fois)), l’homme serait maintenant, selon La Presse, intéressé par la direction du Parti libéral du Québec.
 

 
 
«S’il refuse d’en parler en public, en privé, auprès de plusieurs personnes, il n’en fait pas un mystère: «il réfléchit sérieusement «à l’idée d’entrer dans la course au leadership du parti, sans chef permanent depuis le départ de Dominique Anglade, en novembre 2022. Le prochain chef doit être choisi en 2025.[…] À ceux qu’il rencontre, l’ancien ministre de l’Immigration fait valoir sa connaissance des dossiers politiques actuels, son expérience politique et sa grande notoriété. Si certains voient en lui un candidat capable d’enfin mettre le PLQ à l’avant scène médiatique, d’autres voient au contraire en lui un politicien d’une autre époque, plombé par deux défaites successives à Montréal. Aucune annonce n’est prévue pour l’heure, mais sa campagne dans les coulisses semble toutefois entrer maintenant dans une nouvelle phase, publique celle-là.»(Denis Coderre lorgne la direction du PLQ, La Presse , 10 janvier).
Sans présumer des intentions de Denis Coderre, je suis enclin à qui croire que Denis Coderre, politicien blanchi sous le harnais n’est pas du genre à «réfléchir sérieusement» à une éventuelle candidature à la direction du PLQ pour le plaisir de passer ses soirées et ses dimanches après-midi au téléphone avec des organisateurs et membres du PLQ pour s’entretenir avec eux de politique. Denis Coderre est un politicien professionnel, il n’a pas de temps à perdre «à tirer des  plans sur la comète»; pour lui «réfléchir sérieusement» ne peux signifier que  sonder le terrain, mesurer ses appuis et amener éventuellement quelques «faiseurs de rois» à se commettre. «Depuis plusieurs jours, M. Coderre passe des appels afin de connaître ce que certains militants influents penseraient de sa candidature. Il prend le pouls tout en essayant également de se former une équipe de campagne, selon nos informations»(L’ex-maire de Montréal Denis Coderre songe à la chefferie libérale, Journal de Montréal, 10 janvier). Cela signifie-t-il pour autant que Denis Coderre soit l’homme de la situation pour le parti libéral du Québec?
Le PLQ devra lui aussi «réfléchir sérieusement» à l’«hypothèse Coderre». Que peut apporter Denis Coderre au PLQ? Plusieurs circonscriptions montréalaises sont déjà des fiefs libéraux; à ce chapitre, il n’y a pas de valeur ajoutée à la candidature Coderre. D’autre part, quel intérêt le maire déchu de Montréal présente pour un PLQ qui doit retrouver la voie qui conduit aux coeur des électeurs québécois des régions? Alors que le PLQ a depuis sa défaite historique de l’automne 2022, les allures d’un parti montréalais que peut lui apporter Denis Coderre que n’avait pas Dominique Anglade?  
 

 

Depuis la défaite de Dominique Anglade, le contexte politique québécois a beaucoup changé. C’est le Parti québécois (PQ) et Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) qui ont le vent dans les voiles; cela pourrait-il signifier que le Québec est mûr pour un nouveau Capitaine Canada. Si tel est le cas, pas de doute que Denis Coderre se précipitera pour revêtir les collants et le slip de ce nouvelle incarnation de Capitaine Canada, indigne successeur de Jean Chrétien et de Jean Charest; faisant comme ces derniers le plein des voix fédéralistes et fédérastes. L’intérêt de Denis Coderre pour la direction du PLQ devrait réjouir les nationalistes identitaires, elle serait une étape supplémentaire dans la marginalisation du PLQ au sein de l’électorat francophone québécois. 
Après des tours de piste sur les manèges fédéraux et municipaux, le cheval de retour qu’est Denis Coderre, rêve probablement à un dernier tour de piste sur le manège provincial. Si ce dernier tour de piste devait se concrétiser, il n’est probablement pas farfelu de croire que le PLQ dirigé par le sieur Coderre pourrait  connaître le même résultat en 2026 qu’en 2022. 

S’il en est un qui au Québec se doit d’être particulièrement attentif à la démarche de Denis Coderre; c’est François Legault. Dans le contexte de la montée du PQ et de l’érosion du vote en faveur de la coalition avenir Québec(CAQ) révélée par les sondages les plus récents; l’apparition d’un Capitaine Canada, fédéraliste pur jus comme Denis Coderre pourrait fragiliser la CAQ en incitant les membres et électeurs fédéralistes de François Legault à quitter subrepticement la CAQ pour se tourner vers un PLQ, fédéraliste sans états d’âme. Cette migration vers le PLQ aurait pour conséquence de fragiliser la CAQ. Les nationalistes de la CAQ, devant un éventuel raidissement fédéraliste du parti de François Legault, seraient-ils tentés par une migration vers le PQ? Nous serions alors en 2026, les acteurs et les témoins de ce que nos compatriotes anglophones qualifieraient de whole new game.

Thursday, January 4, 2024

La porte ouverte

 



Depuis des lunes, La position de l‘Église catholique sur l’homosexualité est claire et constante. Pour l’Église, l’homosexualité est considérée comme un mode de vie intrinsèquement désordonnée contraire à la loi naturelle, les relations homosexuelles sont contre nature. Position qui a le mérite de la clarté, pas d’ambiguïté. Position qui a aussi le mérite de pouvoir être facilement comprise par le plus humble des fidèles. Par les plus humble des fidèles, mais apparement pas par le sieur Bergoglio.
 

 

La clarté de la position traditionnelle l’Église traditionnelle est malheureusement battue en brèche par une prise position récente duVatican: La déclaration Fiducia supplicans, signée par le pape. 
« Le Vatican a officiellement approuvé  l’autorisation pour les prêtres catholiques de «bénir» les couples de même sexe, mais cette bénédiction ne pourra pas contenir d’éléments s’apparentant de près ou de loin à un rituel de mariage. Le nouveau document illustre un changement radical dans la politique du Vatican, en insistant sur le fait que les personnes qui recherchent l’amour et la miséricorde de Dieu ne devraient pas être soumises à «un examen moral exhaustif» pour les recevoir (elles devront pourtant se soumettre à «cet examen moral exhaustif»au jour du Jugement dernier, NDA). Le document du dicastère pour la Doctrine de la foi approuvé par le pape et publié lundi  développe en fait une lettre envoyée par François deux cardinaux conservateurs publiée en octobre dernier. Dans cette réponse préliminaire, le chef de l’église avait suggéré que de telles bénédictions pourraient être offertes dans certaines circonstances si elles ne confondaient pas ce rituel avec le sacrement du mariage. Le nouveau document répète cette condition et la développe, réaffirmant que le mariage consiste un sacrement  permanent entre un homme et une femme. Et il souligne que les bénédictions en question doivent être de nature non liturgique et ne doivent pas être conférées en même temps qu’une union civile, selon des rituels établis ou même «avec des vêtements, des gestes ou des paroles propres au mariage.Le Vatican considère le mariage comme « une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération d’enfants». En conséquence, Rome s’oppose depuis longtemps au mariage homosexuel. Et en 2021, la Congrégation du Vatican pour la doctrine de la foi avait statué catégoriquement que l’Église ne pouvait pas bénir l’union de deux hommes ou de deux femmes parce que «Dieu ne pouvait pas bénir le péché». Ce document a créé un tollé, et il semble que même François a été pris de court, même s’il avait techniquement prouvé sa publication. Peu après, le pape a destitué le préfet responsable et s’est mis à préparer le terrain pour un revirement.» (Le Vatican autorise la bénédiction sous conditions des couples de même sexe, La Presse, 18 décembre)
 

 

Si Bergoglio s’avère un bien piètre défenseur de l’orthodoxie catholique, il faut lui reconnaître un talent certain pour semer la confusion. Les rieurs et les cyniques pourraient d’ailleurs se demander, en paraphrasant Staline; le pape combien de confusions? Ce texte sur les bénédictions des conjoints de même sexe a été qualifié de trop confus, trop subtil, certains le qualifient même ironiquement, de trop «jésuite». La porte qui était jusqu’ici soigneusement et prudemment fermée, est désormais entrouverte. Combien de temps avant que les pressions des groupes LBGQ+ n’obtiennent qu’elle soit complètement ouverte
 

 
 
Déclaration trop confuse et trop subtile; à moins quelle ne soit volontairement confuse et subtile, comme le serait un ballon d’essai destiné à tâter le terrain et à préparer le esprits à d’autres initiatives encore plus progressistes (on pourrait penser par exemple à l’ordination de prêtres ouvertement homosexuels ou  à celle de prêtres transgenres). Iniatives qui viendront un jour, le ver étant dans le fruit, le fruit étant l’Église catholique post-conciliaire. Ceux qui s’illusionnent sur la possibilité d’un changement de cap et d’un retour à l’orthodoxie  oublient un peu rapidement que Bergoglio prépare soigneusement sa succession et qu’après le rappel de François à la Maison du père, nous aurons droit à un clone de Bergoglio choisi par un conclave soigneusement «paqueté» par les soins de François. 
Pour l‘heure consolons-nous en constatant que l’Église catholique n’a pas franchi le pas. Un pas que l’Église d’Angleterre n’a pas hésité à franchir. «Les prêtres de l’Église d’Angleterre ont béni pour la première fois dimanche des partenaires de même sexe, bien que l’interdiction de marier des couples homosexuels à l’église soit toujours en vigueur, dans un contexte de profondes divisions au sein de la communauté anglicane mondiale au sujet du mariage de la sexualité. Lors de l’une des premières cérémonies, la révérende Catherine Bond et la révérende Jane Pearce ont fait bénir leur union l’église Saint-Jean-Baptiste, à Felixstowe, dans l’est de l’Angleterre , ou toutes deux sont prêtres associées.»( L’Église d’Angleterre bénit pour la première fois un couple de même sexe, La Presse, 17 décembre). 
 

 
 
Les «profondes divisions» de la communauté anglicane mondiale trouvent écho au sein de l’Église catholique. Tous ne sont pas prêts à suivre Bergoglio dans sa dérive progressiste. Cette résistance semble se manifester notamment en Afrique. «Ce texte, émis par le dicastère pour la doctrine de la foi, suscite un trouble profonde une vive polémique au sein de l’Église universelle. De plus, cette ouverture progressiste est perçue comme un affaissement de la théologie morale; une faille à exploiter dans l’armure doctrinale du Vatican par des non-croyants, y compris toutes les variantes de la communauté LBGTQ+, idéologies alternatives d’une non-binarité gender fluid. Les Églises d’Afrique , qui jouent encore un rôle conservateur des traditions et stabilisateur des populations ont aussitôt réagi, avec prudence puis défiance. Dès le lendemain de sa publication et «eu égard aux très nombreuses réactions» l’archevêché d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, avait jugé nécessaire et urgent de diffuser la recommandation expresse «d’Attendre  et de se Conformer aux dispositions de son Éminence Jean-Pierre cardinal Kutwa, archevêque d’Abidjan[…]»Deux jours plus tard, l’Église du Cameroun a pris position pour interdire les bénédictions en question. (Bénédiction des couples de même sexe : un geste qui sème le trouble en Afrique, Boulevard Voltaire, 26 décembre )
Cette résistance n’est pas que théologique, elle a aussi un indéniable aspect politique. «Nous avons alerté ici d’une tentative récente et croissante de nouvelle colonisation de l’Afrique, de nature progressiste, par les États-Unis et leurs affidés, dont la France. Cette vague idéologique , conçue comme offensive et perçue comme offensante, utilise tous les moyens pour s’imposer . D’ou la réaction vive des autorités ecclésiastiques africaine face à la déclaration vaticane teintée de cette influence étrangère hostile aux traditions locales, qui risque d’opposer des communautés conservatrices majoritaires (chrétiens et musulmans d’obédiences diverses, animistes, etc.) au sein de sociétés civiles  à la cohésion fragile.» Si le contexte créé par la déclaration vaticane sur la bénédiction des conjoints de même texte ne s’avérait si grave, les accusations de néo-colonialisme qui, sont brandies devant l’«Homme en blanc» auraient de quoi faire sourire.